• Rêve pur (27-06-2005)

    La vie que j'aime ressemble à un silence,

    à un endroit serein.


    J'y suis seul

    à mon aise

    avec vous autres

    ailleurs



    un rêve pur

    et pur

    encore.

    Publié par pareil à 22:35:09 dans Des choses pareilles
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    J'adore.
    J'aimerais bien pouvoir écrire des choses pareilles.

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  • C'est bientôt la fête des mères, alors en hommage à ma maman, je vous raconte, dans la lignée des plaisirs minuscules de Philippe Delerm, les petites crêpes des après-midi pluvieux.


    Il fait mauvais, cet après-midi. Inutile de penser à sortir, il pleut des cordes.

    Et si on se faisait des petites crêpes. Rien que l'idée me rappelle des souvenirs d'enfance.

    Je vous fais des crêpes, si vous voulez.

    C'est le moment où la magie opère. Dans notre imaginaire, l'espoir de montagnes de crêpes fumantes qui nous attendent.

    Tout d'abord, il y a la pâte. Cette alchimie qui opère souvent sans recette. Personne ne saurait dire dans la famille quel poids de sucre ou de farine il faut mettre pour la réussir. Pourtant, nous savons tous la faire, chacun à notre manière.

    Ensuite la pâte se repose. Mais la pauvre, elle reçoit souvent des visites inopinées. Car pour savoir si la pâte est réussie, il faut tremper un doigt dedans : pour vérifier le goût d'abord, et puis aussi l'épaisseur. Pour être sûrs, nous avons pris et transmis l'habitude de goûter souvent la pâte, on ne sait jamais. En plus, ça vous occupe quand il fait mauvais. Il faut choisir entre deux options : soit on met vite le doigt à la bouche pour en avoir le plus possible à goûter, soit on attend patiemment, en observant le liquide glisser du doigt pour retomber dans le saladier dans un ploc un peu sourd. Bien sûr, comme il ne faut jamais tremper deux fois le même doigt pour des questions d'hygiène, ça donne droit à dix essais seulement.

    Vient enfin la cuisson. Avec un peu de chance pour les dégustateurs, la première crêpe sera réussie. Sinon, la ratée finit toujours par faire un heureux : celui qui cuit les crêpes. Car contrairement à ce que nous avions imaginé au départ, il n'y aura jamais de montagne de crêpes empilées. Tout se joue à ce moment où les crêpes arrivent enfin une à une dans l'assiette. Un aller retour incessant se forme entre la cuisine et les autres pièces de la maison. On vient faire la causette, une fesse sur le bord de l'évier, l'œil sur l'assiette déjà vide. On cherche négligemment de la main la confiture de fraises. On apporte un ou deux spécimens à ceux qui risquent de ne pas en avoir s'ils continuent à les ignorer. On alterne au sucre, au miel, roulée ou pliée en quatre.

    Avec un peu de chance, il reste une bouteille de cidre dans la cave, et un pot de cette délicieuse confiture de myrtilles qu'on avait oubliée depuis la dernière fois.

    Et quand on regarde la pluie, la neige au dehors, on se sent bien au chaud.

    Bon, promis, la prochaine fois, je choisirai un plaisir plus adapté à la saison !


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  • Je te donne ce poème

    le mot arbre, le mot maison

    et sentier, ruche, rivière

    mésange, jardin, lumière,

    lune et soleil, nuit et jour

    étoile, sourire, amour,

    le mot coeur, le mot caresse.

    Je te donne la promesse

    de l'amitié du monde.

    Jean Joubert

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    Je dédie ce poème à Verdad, et à tous ceux qui connaissent la générosité du coeur.


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  • Toute une enfance

    Bercée par le bruit du torrent

    Enfant du village

    Enfant de la neige

    La montagne est mon refuge.

    Souvenirs qui remontent

    Je n'appartiens plus à ce monde

    Nous avons dû partir

    Les autres sont restés bien sûr

    Et m'ont bien vite oubliée.

    C'est l'appel de la montagne

    Lorsque l'on est en haut

    Rien d'autre n'existe

    La vallée est cachée par les nuages.

    Aujourd'hui en plaine

    Je dois faire le deuil

    De cette partie de moi

    Je suis toujours une fille de la neige

    J'appartiens à la montagne,

    Mais elle ne m'appartient plus.

    Je suis comme ce télésiège

    Lorsqu'on l'éteint.

    Tous les enfants de la neige

    Connaissent ce petit deuil de l'hiver

    Il faut attendre un an

    Pour reconquérir la neige

    Pour moi, c'est le deuil d'une enfance entière.

    Pourrai-je un jour voir la montagne

    M'appartenir à nouveau ?

    Déracinée,

    Je vais embrasser le monde

    Et le faire mien.


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  • J'habite dans une boîte.
    Confortable, moelleuse, cette première boîte, c'est mon corps.
    Je me réfugie dedans pour avoir chaud.
    Pour qu'elle soit jolie du dehors, je la décore, de vêtements
    Pour qu'elle soit jolie du dedans, je la soigne, je la bichonne.

    Parfois, mas boîte ne me plaît pas.
    J'en ai marre de la décoration, de l'entretien.
    Et puis même de la matière.
    Je voudrais alors sortir de cette boîte et en construire une autre.
    Parce que j'habite dans une boîte qui boîte.

    Je grandis dans une boîte.
    Celle-ci fonctionne comme les poupées russes : c'est mon esprit.
    C'est une boîte rusée : elle permet de voir, de comprendre, d'apprendre.
    Ma boîte esprit est bien compliquée.
    Chaque poupée contient une autre poupée. Car chaque recherche m'amène vers une autre recherche.
    Et puis c'est une boîte à double fond.
    Je redoute toujours de regarder au fond de la boîte.
    Dans ma boîte esprit, ce n'est jamais rangé.
    Tout est en tumulte, pour que je m'y retrouve plus facilement.
    Quand toutes les boîtes de cette boîte sont ouvertes, j'y vois plus clair.
    Lorsque je n'aime pas ce qu'il y a dedans, je la ferme à clef,
    Et je ne garde que ce qui est lumineux.
    Mais celle-ci est rusée : si je ne la surveille pas, elle s'ouvre toute seule.

    J'aime dans une boîte.
    Tous mes sentiments sont cachés dedans. Cette boîte là contient les mots du cœur, les joies, les larmes.
    C'est ma boîte préférée.
    C'est une petite boîte timide. Elle ne se laisse pas ouvrir facilement.
    Ma boîte cœur contient le meilleur de moi, mais elle a peur qu'on lui vole ses trésors.
    Elle est innocente. Elle est l'enfant. Elle est la femme. Elle est la mère.
    Ma boîte contient le soleil et la lune.
    Elle laisse sortir le soleil, parce qu'il est fort.
    Mais elle enferme la lune, parce qu'elle est sans défense.
    Alors la lune est seule.
    Ma boîte cœur est une forteresse.

    Je vis dans une boîte.
    Car toutes mes boîtes
    Sont les parois d'une grande boîte,
    La boîte repère.
    La boîte repère donne des noms, compte le temps.
    Elle permet de voir, de définir.
    Sans la boîte repère, il n'y a pas d'univers.
    C'est cette boîte qui donne un sens à toute chose :
    Notions, image, son, émotion, peur, joie.
    Ma boîte repère est mon environnement.

    Je voudrais un jour trouver les clefs qui me permettront de m'échapper de mes boîtes.
    Pour cela, il faudrait que je brise la boîte peur.
    Sans mes boîtes, je verrai la vérité.

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