• C'est bientôt la fête des mères, alors en hommage à ma maman, je vous raconte, dans la lignée des plaisirs minuscules de Philippe Delerm, les petites crêpes des après-midi pluvieux.


    Il fait mauvais, cet après-midi. Inutile de penser à sortir, il pleut des cordes.

    Et si on se faisait des petites crêpes. Rien que l'idée me rappelle des souvenirs d'enfance.

    Je vous fais des crêpes, si vous voulez.

    C'est le moment où la magie opère. Dans notre imaginaire, l'espoir de montagnes de crêpes fumantes qui nous attendent.

    Tout d'abord, il y a la pâte. Cette alchimie qui opère souvent sans recette. Personne ne saurait dire dans la famille quel poids de sucre ou de farine il faut mettre pour la réussir. Pourtant, nous savons tous la faire, chacun à notre manière.

    Ensuite la pâte se repose. Mais la pauvre, elle reçoit souvent des visites inopinées. Car pour savoir si la pâte est réussie, il faut tremper un doigt dedans : pour vérifier le goût d'abord, et puis aussi l'épaisseur. Pour être sûrs, nous avons pris et transmis l'habitude de goûter souvent la pâte, on ne sait jamais. En plus, ça vous occupe quand il fait mauvais. Il faut choisir entre deux options : soit on met vite le doigt à la bouche pour en avoir le plus possible à goûter, soit on attend patiemment, en observant le liquide glisser du doigt pour retomber dans le saladier dans un ploc un peu sourd. Bien sûr, comme il ne faut jamais tremper deux fois le même doigt pour des questions d'hygiène, ça donne droit à dix essais seulement.

    Vient enfin la cuisson. Avec un peu de chance pour les dégustateurs, la première crêpe sera réussie. Sinon, la ratée finit toujours par faire un heureux : celui qui cuit les crêpes. Car contrairement à ce que nous avions imaginé au départ, il n'y aura jamais de montagne de crêpes empilées. Tout se joue à ce moment où les crêpes arrivent enfin une à une dans l'assiette. Un aller retour incessant se forme entre la cuisine et les autres pièces de la maison. On vient faire la causette, une fesse sur le bord de l'évier, l'œil sur l'assiette déjà vide. On cherche négligemment de la main la confiture de fraises. On apporte un ou deux spécimens à ceux qui risquent de ne pas en avoir s'ils continuent à les ignorer. On alterne au sucre, au miel, roulée ou pliée en quatre.

    Avec un peu de chance, il reste une bouteille de cidre dans la cave, et un pot de cette délicieuse confiture de myrtilles qu'on avait oubliée depuis la dernière fois.

    Et quand on regarde la pluie, la neige au dehors, on se sent bien au chaud.

    Bon, promis, la prochaine fois, je choisirai un plaisir plus adapté à la saison !


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  • C'est fou comme la voix seule peut dire d'une personne qu'on aime - de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité de vivre, de sa joie. Sans les gestes, c'est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s'installe.
    Philippe Delerm

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    Ce livre est vraiment un très beau témoignage des choses les plus importantes de la vie.

    Prenez le temps de le lire, prenez le temps de trouver vos plaisirs minuscules.
    A côté de ces moments simples, les majuscules paraissent bien futiles.


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  • Ce vin de groseilles est en fait un sirop fait à partir de groseilles fermentées (car fraîches, elles font de la confiture même à froid).
    C'est un véritable délice.

    Faire macérer les groseilles après les avoir grossièrement écrasées dans un pot en grès (une casserole en fonte avec un couvercle ça marche aussi), dans un endroit frais (20°C max).
    La macération dure entre 4 et 10 jours selon la température. La mixture est à point lorsqu'une mousse se forme en surface.
    Presser les groseilles macérées dans un linge pour en extraire le jus.

    Mélanger jus et sucre avec pour proportions 1,2 kg de sucre pour 1 kg de jus. Porter à ébullition deux fois de suite durant quelques secondes.

    Mettre en bouteille à froid.

    Ce vin de groseille ne contient pas d'alcool et se conserve plusieurs mois.


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  • Tous les soirs j'arrose mes fleurs.
    C'est pour moi l'occasion de les admirer, de les soigner, de les nourrir.

    Plus je les observe, plus j'ai l'impression de leur ressembler.

    C'est bientôt la saison des roses.
    Il y en a trois dans ma haie.


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  • Rouge est la couleur
    de mon sang ;
    de la terre,
    dont je fais partie ;
    du soleil lorsqu'il se lève et se couche,
    dont je fait partie ;
    des fleurs waratah et
    du poids du désert,
    dont je fais partie.

    Toutes choses font partie de moi,
    et moi je fais partie d'elles.

    W. Lee Russel

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    Je n'ai jamais trouvé de meilleur moyen de me sentir exister.

    Sauf peut être en courant dans la rosée les pieds nus. Toucher la terre nous en rapproche plus que d'en parler.


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